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Emploi : une course contre ou avec les machines ?

27 août 2014

Race against the machine L’avenir du travail est-il celui des machines ? « Race against the machine » (non traduit) se penche sur cette course de l’humain « contre » celle des technologies. Les auteurs de l’ouvrage analysent de longue date le phénomène aux Etats-Unis. Erik Brynjolfsson, dirige le MIT Center for Digital Business et enseigne à la MIT Sloan School ; et Andrew McAfee est un chercheur du MIT Center for Digital Business, où il étudie les transformations au sein des entreprises et la manière dont l’informatisation affecte la concurrence.. Ils n’entendent toutefois pas développer une vision fataliste.

Oui, les machines ont un impact sur le volume de l’emploi et sur l’économie. Mais sont-elles les seules raison de la crise de l’emploi aux Etats-Unis ? Les chercheurs identifient trois arguments expliquant le recul ou la stagnation du volume de l’emploi : 1) l’économie de grandit pas assez rapidement pour mettre tout le monde au travail (argument cyclique) ; 2) à long terme, la stagnation de l’emploi a pour conséquence un déclin de l’innovation et une augmentation de la productivité (argument de stagnation) ; 3) les évolutions technologiques ont pour conséquences un besoin moins important en main d’œuvre (argument de la fin du travail).

Automatisation et compétences

Depuis le 19e siècle, rappellent les auteurs, l’automatisation des tâches a fait disparaître plusieurs métiers tandis que plusieurs autres sont apparus. Aujourd’hui, il appartient aux entreprise de s’adapter à ces évolutions : « Les technologies digitales évoluent rapidement mais les organisations et les compétences ne tiennent pas le rythme (…) La bonne nouvelle, c’est que ces évolutions technologiques augmentent considérablement la capacité de production économique. »

Investir dans l’éducation

Brynjolfsson et McAfee défendent le point de vue selon lequel beaucoup de travailleurs ont déjà perdu cette course contre les machines, en raison de l’accélération du rythme des progrès technologiques, lequel entraîne une automatisation accrue des tâches de production. Reste qu’ils ne croient pas en l’obsolescence de l’être humain. « En fait, certaines compétences ont plus de valeur que jamais (…), tandis que d’autres compétences sont devenues sans valeur », soulignent-ils. Ils reconnaissent toutefois que l’homme ne remportera pas la course contre les machines : « Mais nous pouvons apprendre faire la course avec les machines, en les utilisant comme alliées plutôt qu’adversaires. » Comment implémenter ce type de stratégie ? La solution réside, selon eux, dans l’innovation organisationnelle : il s’agirait de réinventer les structures des organisations, les processus et les modèles d’affaires pour un effet de levier sur une technologie en progrès constant et les compétences humaines. La technologie permet l’hyperspécialisation, soulignent les auteurs, une voie à explorer et qui va de pair avec des travailleurs plus et mieux formés.

(L.D.)

Eric Brynjolfsson et Andrew McAfee. « Race against the machine », Digital Frontier Press, 2011, 92pp.

 

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